Les périodes de confinement où le 100% télétravail s’est imposé comme la nome ont redessiné les contours de la mobilité. Pendant de longs mois, les actifs ont travaillé de chez eux, gagnant ainsi un temps considérable qu’ils perdaient habituellement dans les transports pour se rendre à leur lieu de travail. Aujourd’hui, ces derniers ne souhaitent plus revenir au modèle traditionnel. Ils aspirent à plus de flexibilité.
Quelle organisation du travail permettrait d’améliorer le bien-être de tous ? Qu’en est-il de la mobilité ? Autant de questions auxquelles Guillaume Cairou, président de Didaxis, a répondu lors du Forum Citoyen des Vies Mobiles, qui se tenait en juin dernier. Retour sur cet évènement.
En France, les trajets domicile-travail sont le premier facteur de déplacement. Les Français y consacrent en moyenne plus de
4h par semaine. Que ce soit le matin ou en fin de journée, les salariés qui doivent effectuer de longs trajets ont le sentiment de perdre leur temps et ce mouvement pendulaire peut alors s’avérer très fatigant. À répétition,
le moral des actifs est impacté. C’est d’ailleurs l’une des principales sources
d’insatisfaction au travail. Le baromètre Paris Workplace révèle que le temps de trajet serait également un bon indicateur du risque de départ d’un salarié. Plus la durée des trajets s’allonge, plus le travailleur souhaitera quitter son emploi pour en retrouver un plus proche de son lieu de résidence.
La question de la mobilité se pose encore plus chez les salariés qui ont, pour certains, vécu plus d’un an en remote. Il serait difficile aujourd’hui d’envisager un total retour en arrière. L’impulsion du télétravail avec la crise sanitaire a été globalement bien accueillie par les salariés, qui ont trouvé dans ce mode d’organisation une certaine source d’épanouissement. Désormais ancré dans les habitudes de travail, les actifs souhaitent, pour beaucoup, conserver une partie de leur activité en télétravail.
Les nouvelles formes d’emploi, pour accéder à plus de flexibilité
Le recours généralisé au télétravail pourrait-il devenir la norme ? Certaines entreprises en sont convaincues et anticipent déjà ce changement en réduisant leurs espaces de travail. Elles envisagent de conserver le home office afin de réduire leurs coûts immobiliers et d’améliorer la satisfaction au travail.
Outre le télétravail, ces dernières années ont été marquées par la prise de conscience de l’importance du bien-être au travail. Les salariés ont des attentes différentes de celles de la génération précédente. Ils ne cherchent plus uniquement un travail pour vivre, mais sont aussi en quête de sens. C’est ainsi que nous avons pu observer la montée en puissance des nouvelles formes de travail dites atypiques, tel que le freelancing, l’entrepreneuriat, ainsi que le phénomène plus récent du travail des plates-formes. Pouvoir exercer depuis n’importe où, choisir son rythme de travail et organiser son temps, c’est ce à quoi tendent les actifs pour sortir de la routine « métro – boulot – dodo ».
Les impacts positifs du numérique sur le travail
Le monde du travail ainsi que les mentalités connaissent des évolutions importantes, a fortiori avec le développement du numérique. La crise sanitaire a favorisé la digitalisation de bon nombre d’entreprises, qui ont rapidement dû s’adapter pour déployer le télétravail. C’est grâce à cela que les salariés peuvent désormais choisir l’option du travail à distance. Par ailleurs, l’arrivée prochaine de la 5G facilitera le travail pendant les temps de trajet, qui nous semblent aujourd’hui perdus.
« Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) permettront aux salariés de travailler partout, notamment dans les transports, et d’optimiser leurs temps de déplacements professionnels. »
La revitalisation des territoires par le regain de mobilité
La concentration de l’activité économique dans les métropoles entraîne un délaissement des zones rurales. Pour permettre le retour de certains travailleurs, notamment des indépendants dans l’ensemble des régions, il est indispensable d’accélérer l’accès à la 5G ainsi qu’à la fibre. Encore trop de communes ne sont pas couvertes pas ces technologies, ce qui limite leur redynamisation. De plus, au niveau national, des réseaux de transports rapides et économiques devraient être installés par l’Etat dans ses stratégies de retour de croissance post-Covid.
« Aujourd’hui, il y a un réel besoin de redynamiser nos territoires pour stimuler le tissu économique national dans son entièreté. C’est pourquoi le numérique ainsi que les infrastructures doivent être développés partout en France. »